On imagine l’exploit technique qui se niche derrière ce simple coup de fil pour qu’une bête machine soit capable de tenir une conversation, de réagir à son interlocuteur, de répondre à ses questions et réussir à caler un rendez-vous, tout cela sans qu’à l’autre bout du fil on puisse identifier s’il s’agit d’un humain ou d’un ordinateur…
On comprend bien la logique sous-tendue par la recherche de tels progrès : vous allez pouvoir économiser du temps en ne vous souciant plus de ce genre de broutilles. Aujourd’hui même, j’avais justement un rendez-vous chez le coiffeur. J’avais appelé moi-même, ne bénéficiant pas encore de cette technologie dernier cri. Vous constaterez en regardant ma photo ci-dessus qu’une coupe de cheveux, chez moi, ça ne nécessite pas beaucoup de temps… certains se questionnent même, dans mon entourage, sur la nécessité de continuer à fréquenter les salons de coiffure… Mais voilà, alors qu’il faut un quart d’heure tout au plus pour me couper les cheveux, il m’a fallu attendre une heure ! Que de temps perdu !
Mais, gagner du temps pour faire quoi ? Je connais des cadres à l’agenda tellement rempli qu’ils gèrent leur programme au quart d’heure près… Mais que croyez-vous qu’ils feraient des quelques secondes économisées s’ils pouvaient s’épargner de téléphoner au restaurant ou à leur coiffeur pour prendre rendez-vous ? Je ne suis pas sûr qu’ils prennent alors ce temps pour le passer à méditer, ou à chérir ceux qui les entourent, à cultiver leur jardin ou à s’engager auprès des plus fragiles… Étrange société où la course à l’efficacité et à la rentabilité nous pousse à empiler, sans cesse empiler et à consommer y compris nos vies.
Alors, si vous avez le temps, prenez-le pour vous plonger dans le dossier de ce mois, qui incite justement à prendre le temps pour lire la Bible et s’y nourrir chaque jour.
            
                    